Derrière la porte...


Je suis cette petite fille.  J'ouvre une porte qui va dévoiler une partie de ma vie. 

Il y a quelque mois, à l'occasion d'un atelier d'écriture, j'ai commencé à écrire sur moi. Ce n'est pas un hasard si j'ai choisi ce thème. Il y avait de nombreuses choses que j'avais envie de sortir de moi, et l'écriture pouvait me le permettre. Je me suis donc lancée à corps perdu dans cette aventure pour arriver à la naissance d'un récit relatant une partie de mon enfance ainsi que les moments importants de ma vie jusqu'à aujourd'hui. Ce projet n'est pas un moyen pour que l'on me témoigne compassion, reconnaissance, ou autre chose d'ailleurs. Il a été plutôt une manière de poser sur le papier ce qui bouillonnait en moi pour  y voir plus clair, remettre en ordre les pièces du puzzle. Je partage une vie, ma vie, qui doit ressembler à bien d'autres, transmettre aussi à mes enfants un bout de mon existence difficile à raconter.

Ces souvenirs sont les miens, tels que je les ai vécus. Les autres antagonistes concernés n'ont sans doute pas eu les mêmes ressentis. Mes yeux d'enfant ont leur vérité et leur propre lecture. Ils ont, sans contexte, conditionné ma vie. Je les raconte simplement avec aujourd'hui un peu plus de clairvoyance.
Depuis que mes mots sont posés sur le papier, mes épaules sont enfin libérés de ce poids auquel je m'étais habituée. La tristesse issue de très loin s'est envolée, dissoute. J'ai fait la paix avec mon passé. Il a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, une femme déterminée, créatrice, ouverte d'esprit et encline au bien-être des autres et du mien. 

Il n'y a pas de mauvaise vie. Il y a celle qu'on décide de ne pas subir dans l'attente qu'elle devienne celle qui nous va. Elle se travaille cette vie meilleure, elle demande de l'entêtement et du courage, comme celui du colibri qui tente d'éteindre un feu de forêt tout seul, qui fait sa part. Elle exige chaque jour un peu de nous-même, nous, les principaux acteurs de nos existences, elle demande de ne pas plier devant nos peurs et notre vulnérabilité. Si j'avais écouté ma pudeur, rien ne serait naît de ma plume aujourd'hui.

J'ai ouvert aux autres la porte sur un pan de ma vie . 
J'espère que la lumière qu'y s'en dégage restera de la même intensité que celle d'un beau matin d'été.... 



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