Étoile

 


 

ÉTOILE

 

J’ai une bonne nouvelle. 

Je crois que j’ai compris. 

J’ai mis du temps, si quelques mois peuvent l’être encore dans cette folle cadence que nous font mener nos vies. En tout cas, c’est ce qu’il a fallu à mon cœur pour se mettre au diapason de mon cerveau plus perspicace, lui. J’ai bien le souvenir qu’il m’envoyait des signaux alarmants, mais je les ai ignorés poliment, sourde naïve que je suis. 

Mon optimisme permanent remettait de la couleur dans mes moments de doute. Mieux, je trouvais des excuses à mon mal-être. Je ne portais pas attention au bourdonnement incessant de mon angoisse latente. J’enfouissais très loin mes terreurs d’abandon, dans l’espoir qu’elles se taisent. Mes tendres souvenirs de vie me permettaient de tenir le coup, posant un voile momentanément apaisant sur mon présent plus sombre. Ce jeu de cache-cache avec la réalité, cette souplesse à éviter la vérité, grande acrobate de la vie que je suis, ont, sans aucun doute, favorisé la tournure des évènements qui ont précédé ma prise de conscience finale. 

J’ai compris. J’ai appris de moi, de mes peurs, de mes doutes.  Je reprends ma route enfin sereine. 

Sans trop savoir où aller, je pose un pied devant l’autre, le nez en l’air, les yeux dans le ciel bleu. L’air est bon, le chant des oiseaux rythme mes pas joyeux. D’autres ont eu, semble-t-il, la même idée que moi. Nos vestes s’effleurent en nous croisant, les bruits de nos pas se répondent, la rue est à nous.


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