Annonce d'une naissance

 

La vie peut être parfois étonnante. On pense que certaines choses sont inabordables, impossibles à mettre en œuvre, hors de notre portée ou de nos compétences et puis un jour, cette chose est là devant vous. Il n’y a rien de magique là-dedans. Il s’agit juste de la concomitance d’une idée folle et de circonstances anodines, et surtout de coups de pouce inattendus.

 

L’année dernière a germé dans ma tête un projet audacieux. C’était comme une évidence, une juste continuité dans mon évolution personnelle. Ce jour-là, je marchais dans la nature – une forêt sûrement –, et, comme à chaque fois, je ressentais un immense bonheur d’être là. Depuis toute petite, la nature est mon élément. Je m’y sens chez moi, à l’abri. Enfant, je passais des heures à la regarder, à essayer de la comprendre, de déceler ses secrets, d’y être accueillie aussi, et aimée. Elle ne me blessait pas, ne me jugeait pas, ne me demandait pas l’impossible. Elle était mon refuge, mon havre de paix, l’endroit idéal pour accueillir mon imagination foisonnante, et toutes mes péripéties.

Elle a continué tout au long de ma vie à m’apaiser quand le fardeau était trop lourd, à m’émerveiller quand le reste me paraissait fade, à me donner de l’espoir quand tout me semblait vain, voilà pourquoi il m’est impossible de vivre loin d’elle et sans elle.

Mais je reviens à mes moutons : je me promenais donc seule en vivant à fond ce moment. J’étais sur mon petit nuage, sensible à chaque manifestation sonore, visuelle et olfactive. Je songeais combien elle pouvait me faire du bien et me demandait si c’était le cas de tous. Quand une idée a germé dans mon esprit : je n’ai jamais entendu parler d’un oracle ayant pour thème la nature… Pourquoi je n’en créerais pas un qui s’en inspirerait ? J’y mettrais ce qu’elle fait vibrer en moi... 

La graine était plantée et déjà j’étais en effervescence.

 

Voilà comment tout a commencé. Une balade, et hop ! un projet en retour. Je possède des oracles depuis quelques années. Le tout premier que j’ai acheté est celui de Doreen Virtue « Messages des Anges ». Son titre en dit long. J’avais besoin à cette époque de réconfort, ballotée entre tristesse et désarroi. Il a fait le job, à travers ses messages encourageants et révélateurs. Puis d’autres sont venus compléter ma collection, répondant à d’autres besoins. Comme quelqu’un qui lit son horoscope toutes les semaines dans le journal, moi je tire des cartes. Lorsque j’ai une question, une hésitation, le désir de recevoir un message ou l’énergie du jour par exemple, je prends un oracle et je tire une, deux, voire trois cartes. C’est aussi naturel que ça, comme marcher le nez en l’air dans les herbes hautes.

 

Face à mon projet ambitieux, j’ai alors fait des recherches autour de la création d’oracles et sur l’existence probable de certains s’inspirant de la nature. J’ai fait une formation pour faire taire mon fort sentiment d’imposteur et puis je me suis mise à écrire. Très vite, un thème s’est imposé à moi, celui des saisons. Je suis convaincue que les rythmes saisonniers ont un impact sur nous, car nous formons un tout avec la nature. Observer les saisons, les comprendre, c’est un moyen détourné de s’approcher de notre être, de notre essence et mieux comprendre notre cheminement. Bien sûr, il y a une forme de spiritualité dans ce que je dis, mais je préfère plutôt parler de découverte de son « moi intérieur » de ce qui brille ou se trame en nous, de notre propre essence. Quand nous avons le nez dans le guidon, parfois un coup de projecteur nous est nécessaire pour découvrir et comprendre un blocage, un sentiment, un état d’esprit. C’est cela que j’ai voulu créer : un outil qui fait du bien et qui fait avancer.

 

Je décidais donc de créer un jeu de 44 cartes. Les thèmes, les intitulés, les messages sont venus sans difficulté. Je faisais le vide en méditant avant chaque séance d’écriture, et je laissais les messages venir à moi. Cela peut vous sembler « percher », mais c’est ainsi que j’ai écrit. Seulement au bout de quelques jours, lorsqu’il ne restait qu’une dizaine de messages à écrire, je me suis arrêtée. Le prétexte : chercher quelqu’un susceptible d’illustrer les cartes… mais en fait, j’avais peur de venir à bout de mon projet, me sentant illégitime dans le milieu de la spiritualité, et surtout par peur de me planter.

J’avais peu parlé de mon projet (trois ou quatre personnes tout au plus), il y avait donc peu de chances que l’on me dise : alors tu en es où dans ton projet ?

 

Quelques mois se sont écoulés durant lesquels j’ai fait autre chose. Je ne voulais plus penser à mon oracle, plombée par l’effort considérable que cela me demandait pour m’y remettre. J’étais dans l’évitement le plus total.

 

Pourtant, la vie en avait décidé autrement. Un jour, au cours d’une conversation téléphonique avec ma sœur Aurélie, je l’entends me demander : Au fait, et ton oracle ? Tu l’as terminé ? De nouveau, j’étais face à mon découragement. Je lui explique alors, un peu honteuse, que je ne trouve pas la motivation pour écrire les derniers messages et que le fait de ne pas avoir encore d’illustrateur y contribue. « Mais moi je veux bien m’en occuper si tu veux. » Ne me demandez pas comment, mais ses mots et son envie de m'aider ont suffi à me relancer; une nouvelle énergie a circulé en moi, modifiant ma vision des choses, les rendant soudain plus accessibles. Je ne me sentais plus seule sur le parcours… Je me suis donc remise à l’écriture, avec une facilité déconcertante, comme si tout ce qui me paralysait avant n’était plus qu’un lointain souvenir. Deux jours suffirent pour clore mon travail. Deux petits jours qui m’avaient pris des mois…

 

La suite n’est que magie et connexion.

Quand Aurélie est née, j’avais alors quatorze ans. Malgré cette différence d’âge, nous avons toujours été très proches, comme si quelque chose d’invisible nous reliait l’une à l’autre. Ajoutons à cela que nous avons les mêmes lettres dans notre prénom, à une près (et un U, n’est-ce pas un V aux courbes arrondis?),  nous avons quelques similarités physiques, le même métier – celui d’enseignante –, et d'autres points communs qui viennent s’ajouter à une profonde connexion entre nous deux, sans que nous l’ayons cherchée, d’ailleurs. Il était comme naturel que mon projet devienne « notre » projet.

Aurélie m’a donc donné le coup de pied au derrière qu’il me fallait pour redémarrer, puis une fois le travail d’écriture terminé, elle s’est investie dans l’illustration.

Je ne lui ai donné aucune directive, juste le nom de l’oracle et l’intitulé des cartes. Je voulais que ses choix soient authentiques, sans influence de ma part. Et ça a matché !

Je ne rentrerai pas plus dans les détails, car le mieux est d’avoir l’oracle en main. Mais je tiens à dire que son travail est surprenant et de qualité. C’est au-delà de ce que j’espérais, en toute objectivité.

 

Par la suite, Aurélie s’est occupée de l’impression des cartes de l’oracle et du livret qui les accompagne, car il était important que nous les testions. Cette entrée dans la matière a été bouleversante pour nous deux. Pouvoir le tenir, le toucher, l’expérimenter m’a fait prendre conscience du travail accompli, et ressentir qu'il était important pour moi.

Je suis fière de l’équipe que nous avons formée. Elle me donne des ailes et des envies d’aller plus loin. Aurélie a ce que je n’ai pas ou plus, la fougue, l’espoir, la lumière qui fait que tout paraît plus simple et plus accessible… ou bien est-ce la combinaison de nous deux qui fait que nous avançons plus facilement ?

En tout état de cause, cet oracle existe maintenant, et notre plus fort désir est qu’il trouve son public. Nous n’avons pas encore décidé de la prochaine étape :  une recherche d’éditeur ou encore une auto-édition ? Nous en sommes là, mais franchement le plus difficile est passé.

Alors, elle n’est pas étonnante la vie ?

La suite, j’espère très bientôt…

En attendant, voici la couverture de notre oracle…